La clameur
Nice - 12/10/10
La chaleur humaine, les motivations, les rencontres, les retrouvailles, les petits en poussette, les grands en roulettes ...
Les banderoles, les associations, les gens à l'unité, à l'unisson, les curieux, les passionnés, les vindicatifs, les résignés mais présents, les incertains, les craintifs ...
Le ruban groupé, serré, qui s'étire, qui s'étiole, qui chante, qui bat le pavé, qui saute, qui hurle ...
Les larmes aux yeux, l'esprit tourné vers mon grand-père qui a eu la chance d'avoir plus d'années de retraite que d'activité. Cette chance que nous n'aurons peut-être jamais ... y croire pour espérer, espérer et y croire encore.
J'ai regardé mon nombril de près ... Je le ferai de nouveau, même si le mois, la fin d'année s'annonce difficile. J'ai hurlé pour conserver mes acquis pas vraiment acquis, probablement révoqués à l'état de souvenirs. J'ai crié pour ma pomme, pour nos pommes, pour ne devenir un fardeau pour mon fils.
J'ai serré fort la main de Douille en pensant à nos parents, tous les quatre retraités, qui commencent à toucher du doigt l'incertitude, à pressentir des lendemains moins chantants, à déchanter.
J'ai aimé la clameur de la foule, les chants des lycéens, les slogans des étudiants. J'ai aimé mettre mes pas dans ceux des facteurs, conducteurs de bus, instits., infirmières, mères au foyers, profs et simples quidam inquiets du futur.
J'ai senti la chaleur de la foule et je suis rentrée. J'ai écouté les chiffres, écouté les arguments obstinés des têtes pensantes, les analyses opiniâtres des ministres et j'ai lu ... J'ai lu le post de Clothlide et j'ai été émue et j'ai espéré un changement ...
Sinon, semaine maussade. Je suis pressée de tous les côtés. Le temps s'accélère ...
Les mouvements sociaux, même si je suis pour, nous pourrissent la vie. Douille assure grave, l'organisation de bric et de broc m'épuise.
Mr Bdou est tout chonchon, Douille continue à s'alléger. J'aimerais maigrir un peu plus vite mais je dois me préserver, combattre ce satané virus qui remonte à la surface sans laisser la rancoeur et l'amertume prendre le dessus. Garder la tête hors de l'eau, sentir l'automne s'affirmer et me laisser bercer par la clameur ...